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· DIALOGUE
Grand Débat des aidant.e.s: Zoé l'illustratrice y était.

Vous avez participé à la conférence-débat organisé par le collectif Je t’Aide dans le cadre du Grand Débat des aidant.e.s, pourriez-vous nous présenter ce collectif ?

Je t'Aide est un collectif rassemblant plusieurs associations d'aidants. Les aidants sont les personnes qui ont

à charge une personne invalide, il faut le rappeler car le mot n'est pas encore très connu.

Pourquoi la sénatrice Jocelyne Guidez était-elle présente, quel est son combat concernant les aidants ?

Jocelyne Guidez est sénatrice de l’Essone et cette conférence-débat avait pour cadre le vote de sa loi sur les proches aidants. Elle nous a présenté son projet de loi et les aléas de la démocratie pour la faire passer ; acceptée dans sa forme initiale en première lecture au Sénat, elle a été ensuite refusée à l'Assemblée nationale : en effet, la mesure-phare de cette loi, l'octroi de congés payés accordés aux aidants financés par une taxe sur les contrats d'assurances, n'a pas été validée. Le projet de loi, vidé de sa substance sans cette mesure, a failli être abandonné. Après plusieurs tractations dignes d'une série télévisée, elle est finalement revenue sur le devant de la scène pour être votée le 13 mars 2019 au Sénat, toujours sans sa mesure-phare mais avec quelques avancées comme l'inscription du proche aidant au DMP ( Dossier médical Partagé) de l'aidé.

Y a-t-il un témoignage d’aidant qui vous a particulièrement marquée ?

J'ai été marquée par la témoignage d'un ado de 16 ans, assis à côté de moi, aidant de son père invalide (et de sa mère au bout du rouleau). Ce jeune homme, hyper impliqué par la force des choses dans le couple de ses parents, passe à côté de sa jeunesse et ne se construit pour le moment que comme aidant. Nous avons tous bien compris qu'il n'avait pas le choix et que ses parents étaient complètement dépendants de lui. Comment un pays comme le nôtre peut-il permettre qu'un enfant s'occupe quasiment à plein temps de ses parents au détriment de sa vie personnelle ? On devrait pouvoir leur proposer une solution autre que celle-ci.

Comment avez-vous vécu les moments d’échanges ?

La salle a été ensuite répartie en ateliers et j'ai participé à celui portant sur la reconnaissance des aidants où j'ai rencontré une femme médecin, gériatre, confrontée quotidiennement à ces problématiques. Elle nous a sensibilisés au fait que les aidants l'étaient souvent par défaut et qu'idéalement, il faudrait pouvoir en faire un choix.

J'ai rencontré lors de cette journée des gens dynamiques, des proches aidants et des aidants professionnels, une diversité de profils très intéressante et surtout, rien de pleurnichard et c'est ce que j'ai apprécié.

Propos recueillis par Cécile Glasman.