Tronche de zèbre, Vincent Thibodeau aux éditions J.-C. Lattès.

"Tronche de zèbre " de Vincent Thibodeau (J.-C.Lattès, 2016) est un document précieux.

C'est le témoignage d'un jeune précoce, écrit l'année de ses dix ans avec l'aide de sa mère, Julie Leduc.

C'est la psychologue Jeanne Siaud-Fachin qui a donné le nom de "zèbres" aux enfants précoces.
Vincent Thibodeau nous raconte sa souffrance pendant des années à l'école entre humiliation par des professeurs et violences de certains élèves à son égard puis le diagnostic de précocité et enfin la libération qu'a été l'instruction en famille. Il nous explique sa façon de penser, de ressentir, sa manière d'être en lien avec les autres.

Il évoque son quotidien, ses relations amicales et familiales, ses passions et ses aspirations.
Ce récit, d'une grande maturité et d'une belle authenticité, est un voyage dans la tête et la vie

d'un pré-adolescent extra-ordinaire.
Il bouscule les préjugés et donne des clés de compréhension de la précocité avec beaucoup de fraîcheur et d'humour. Passionné de mangas Vincent a intégré ses dessins à chaque début de chapitre.

Le livre se termine par des témoignages de ses proches: sa mère qui explique notamment les bienfaits de l'instruction en famille pour ses enfants, son père, son beau-père, l’un de ses frères et ses amis.
Les principales forces de ce livre me semblent être sa sincérité et sa manière vivante et concrète d'aborder le sujet. Il peut constituer un excellent outil de compréhension pour les parents ou les enseignants d'enfants précoces.

Suite à ma lecture, j’ai voulu en savoir davantage sur Vincent Thibodeau et j’ai regardé l’entretien qu’il a fait avec Thierry Demaizière dans l’émission « Sept à Huit » du 2 mars 2014. Il avait alors neuf ans. Il raconte comment son mal-être à l’école et le rejet par ses camarades l’ont conduit à une dépression dont il est sorti grâce au soutien de sa famille et à l’école à la maison. Il a cette phrase très belle et émouvante:

« Je n’étais plus le même. Je commençais à m’auto-déconstruire. » 

Il témoigne pour donner de l’espoir à d’autres enfants qui vivraient une situation similaire à celle qu’il a vécue.

Cécile G.